jeudi 8 août 2013

Le deuil et l'oubli de John Harvey


"Eté 1995, Cornouailles. Malgré le temps incertain, Heather et Kelly partent se baigner. L'obscurité tombe, le brouillard s'épaissit et les deux adolescentes ne reviennent pas. Après une nuit de recherches, Kelly est retrouvée prostrée. Heather, elle, est morte. La thèse de l'accident est retenue, mais le doute continue de planer.
Quatorze ans plus tard, la mère de Heather a refait sa vie et a eu une autre fille, Beatrice.Elle croit avoir tourné la page quand Beatrice disparait à son tour, Will Grayson et Helen Walker sont chargés de l'enquête.
[Résumé Editeur, chez Rivages/Noir, impr. 2013, isbn : 978.2.7436.2525.2]
En retard, je suis toujours en retard... J'ai zappé quelques critiques de livres... Tant pis, je ne crois pas pouvoir rattraper le temps perdu...!

Aujourd'hui, c'est pleine de bonne volonté que je viens vous parler de ce petit polar qui m'est tombé entre les mains. Je viens tout juste de le finir, tranquillement allongée sur un transat en bord de mer...

J'avais trouvé la quatrième de couverture plutôt alléchante... Elle promettait un bon thriller pour accompagner mes soirées d'été ! Je m'attendais à un léger historique concernant le décès d'Heather, puis de rentrer tout de suite ou presque dans l'affaire Beatrice, mais non, le roman n'est pas du tout construit de la sorte. 

Divisé en plusieurs parties, nous allons d'abord faire la connaissance de la mère d'Heather, Ruth, "aujourd'hui". Puis des inspecteurs Grayson et Walker, qui font leur petite vie. On se retrouve ensuite en 1995, avec une Ruth totalement différente, un autre mari, une autre fille... Et le cas Heather se concrétise, avec un autre flic à la tête de l'enquête, un autre paysage. Il y a quelques allers-retours entre ces deux époques, avant qu'ENFIN, en quatrième partie... Les morceaux ne s'assemblent.
J'ai donc trouvé ça un peu longuet au départ, puis finalement... Quand enfin, cette histoire que j'attendais  a démarré, j'ai été happé. Je trouve que l'attente en valait la peine, Harvey a eu le temps de poser ses personnages, ses ambiances. Il a apporté un soin particulier à la retranscription des sentiments, la perte d'un enfant, comment envisager la vie ensuite... Je pense que c'est d'ailleurs ce qui a fait qu'à la lecture, je m'étais persuadée que l'auteur était une femme !

Voici les premières lignes :
"Ruth pose sa tasse, traverse la pièce et ouvre un tiroir.Le sol de la cuisine lui paraît droid, malgré ses chaussons.Février. A sept heures ce matin, quand elle était sortie la première fois, il faisait encore nuit. L'enveloppe se trouve toujours au même endroit, enfouie sous les vieilles factures d'électricité, les messages griffonnés par la femme de ménage qui vient le mardi et le jeudi et qu'elle n'a pas encore jetés, les recettes déchirées au hasard des magazines ; une enveloppe blanc cassé, autocollante, un peu abîmée aux coins."
Ma première rencontre avec John Harvey ! Après, est-ce que je veux absolument transformer l'essai ? Ni oui ni non... Si l'occasion se présente, sans soucis, surtout qu'il y a d'autres enquêtes de Grayson et Walker. Je m'étais attachée à ses deux personnages !

Et maintenant, quel est le progamme ? J'ai fort fort hâte d'entamer le fameux Armoire des robes oubliées de Riikka Pulkkinen !
Affaire à suivre, donc !


[Crédit Photo : La Lande en Cornouailles, de Marie "Hamadryades", via Flickr.com]