dimanche 28 avril 2013

Un brillant avenir de Catherine Cusset

"En 1958, malgré l'opposition de ses parents, Elena épouse Jacob, un Juif. Elle réalise son rêve : quitter la Roumanie communiste et antisémite de Ceauşescu et émigrer aux Etats-Unis.
Elle s'y fait appeler Helen et rompt avec son passé. Mais, ving ans plus tard, elle se retrouve confrontée à une réalité qui lui échappe : l'indépendance de son fils à qui elle a tout sacrifé, et qui épouse Marie, une Française. Compte-t-il partir à son tour ?
Helen n'aime pas la jeune femme, qu'elle trouve égoïste et arrogante. Marie a peur de cette belle-mère dont le silence recèle une hostilité croissante. Pourtant, entre ces deux femmes que tout oppose - leur origine, leurs valeurs et leur attachement au même homme -, quelque chose grandit qui ressemble à de l'amour."
Prix Goncourt des Lycéens 2008.
[Résume éditeur, chez Folio, n°5023, impr. 2010, isbn : 978.2.07.040258.8]
Je le disais dans le dernier post, j'appréhendais le passage à un nouveau livre... Les trois derniers ayant été très bien, je craignais de trouver un ouvrage qui me ferait retomber dans cette sorte de léthargie littéraire dont j'ai du mal encore à sortir.

J'ai donc décidé pour choisir mon livre suivant, de faire confiance à LibraryThing. En allant sur la page représentant ma PAL, j'ai sélectionné quelques bouquins, dont celui de Catherine Cusset, et ai demandé à LT s'ils allaient me plaire ou non, grâce à leur baromètre (j'adore cet outil !).

Et comme vous pouvez le constater, pour Cusset, c'est sans appel ! C'est un livre que j'ai eu un peu moins d'un an plus tôt, je ne m'en rappelle plus...
Je l'attrape donc dans ma biblio, lis la quatrième... Hmm, l'histoire politique roumaine me fait un peu freiner, j'aurais préféré du plus léger ! Je l'ouvre, et je découvre que c'est écrit bien petit (on dirait un mémé ! :D)... Mais bon, LT l'a dit, on va bien voir.

Et j'ai vraiment bien aimé !
Le style de Cusset est plutôt direct, même s'il y a ces petites allusions qui m'agacent toujours à propos des héroïnes de romans, qui sont PARFAITES... Exemples, avec la scène du bal :
"Elle accepta avec reconnaissance. C'était une valse. Il la menait doucement, avec une certaine hésitation au début, comme s'il avait peur d'aller trop vite. Mais dès qu'il se fut rendu compte qu'elle était une danseuse chevronnée [...]" blablabla... p.102
"Encore un tango argentin, qui fut suivi d'un autre. Il semblait impressionné par la précision de ses pas. Sa petite taille n'empêchait pas Elena de se tenir très droite, la tête haute, la posture d'une danseuse de tango, le sourire aux lèvres. Elle dansait mieux que lui, mais ça n'avait pas d'importance." p.103
Typiquement le genre d'allusions qui me gonflent... Qu'est-ce que ça ferait à l'histoire, si elle lui avait un peu marché sur les pieds pendant son tango, comme tout le monde ? Franchement ? Bref ! C'est du chipotage, je l'avoue, mais on se croirait dans du Danielle Steel...

Pour le reste, c'est vraiment bien mené, comme la valse ! Le côté politique est là, bien sûr, mais il n'est pas lourd. Les chapitres s’enchaînent à un bon rythme, ni trop courts ni trop longs, même si certaines pages manquent d'aération dans le texte à mon goût. Il y a de nombreuses ellipses dans les mêmes paragraphes, c'est un brin déroutant. Du détail, toujours.
Donc malgré ma réticence du fait que ces 370 pages aient été écrites en petites typo, j'ai dévoré cette histoire en six petits jours. 

En voici le premier paragraphe :
"Chapitre 1 - 2003 - Juste le silence : Alors qu'Helen déplie le matelas gonflable, elle entend Jacob tirer la chasse et ouvrir la porte de la salle de bains. Elle lève les yeux et voit son mari dans son pyjama gris à rayures blanches qui la dévisage, debout à l'entrée du salon. Elle en est agacée. Non parce qu'il ne propose pas son aide -ce n'est pas difficile de gonfler le matelas, et Jacob est devenu si maladroit qu'il vaut mieux se débrouiller sans lui- mais parce qu'il ne pose pas la question qui le tracasse de toute évidence : pourquoi sa femme couche-t-elle dans le salon ? Elle décide de garder le silence. Il peut encore articuler trois mots."
Les chapitres ne sont pas dans l'ordre chronologique de l'histoire. J'avais lu que cela avait dérangé certains lecteurs. Personnellement, j'ai bien aimé. Recoller dans sa tête les morceaux de leur vie, de leur fuite, de leurs réussites et de leurs échecs, ça apportait une certaine originalité. Jusqu'au dernier chapitre, qui ne m'a pas semblé coller. Quel drôle de choix pour la fin ! Et quel dommage de finir sur cette dernière note mitigée...

Ce que je retiens de ce livre, c'est cette vision du temps qui passe, les conflits générationnels. Des corps qui se dégradent, des espoirs qu'un mère place dans son enfant avant de comprendre qu'il ne lui appartient pas malgré l'éducation différente qu'elle a reçu. De la maladie qui plane, et de l'importance de la famille surtout, celle que l'on s'invente mais aussi celle qui nous adopte !

Maintenant...
J'attends avec impatience de voir si ce soir, je récupérerais ou non les fameuses cinquante nuances de Machin-Truc. Il est grand temps que je me fasse mon avis sur la question !


Crédit photo : Maria's World Map, by mrsdkrebs,via flickr.com

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