mardi 14 août 2012

Les Anonymes de R. J. Ellory

★★★★☆ 
Washington. Quatre meurtres aux modes opératoires identiques. La marque d'un serial killer de toute évidence. Une enquête presque classique donc pour l'inspecteur Miller. Jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité. Qui était-elle réellement ? Et ce qui semblait être une affaire banale va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain...
Une fois encore, R. J. Ellory pousse le thriller dans ses retranchements. Entre Robert Littell et James Ellroy, sur un arrière-plan historique qu'il serait criminel de divulguer ici, il imagine une intrigue magistrale, qui plonge au coeur du système politique américain.
[résumé éditeur, coll. Thriller, chez Livre de Poche n°32542, impr. 2012, isbn : 978.2.253.15711.3]

L'histoire est racontée par deux narrateurs. Un narrateur omniscient qui suit notre inspecteur Miller dans son enquête... Et l'autre, que l'on pense vite être le fameux Tueur au ruban. Le rythme oscille donc entre l'action immédiate de la police, et les souvenirs de ce personnage mystérieux, qui replace le tout dans un contexte social et politique de temps de guerre en Amérique du Sud.
Alors, c'est assez intéressant d'apprendre les noirs revers de la société américaine, jusqu'où elle est prête à aller pour de l'argent, ce qu'elle est prête à sacrifier, qui prend de telles décisions, qui sont les hommes et les femmes qui doivent mettre en action ces décisions...Après, pour quelqu'un comme moi pour qui la politique passe au-dessus de la tête (hmpfff...), j'ai trouvé parfois ces passages assez longuets et il m'est arrivé de lire quelques-uns des paragraphes en diagonale...!
Quant à l'enquête en elle-même, je l'ai trouvé aussi un peu difficile. L'auteur le fait sans cesse remarquer : on n'est pas dans NCIS ou dans les Experts où tout se passe en 40 minutes... A la page 578, l'enquête n'en est "qu'à" J+6, et quasiment au point mort. Il faudra que l'adversité vienne chercher un peu les policiers pour faire avancer tout ça. Un coup de chance, et le "vilain" qui aide un peu... Voilà de quels bois l'enquête est faite. Ceci dit, les 730 pages de ce roman se lisent avec un vrai plaisir du début à la fin, R. J. Ellory sait tenir son lecteur en haleine grâce à ses changements de narrateur et ses cliffanghers en fin de chapitres !

Quelques citations :
"Il médita sur le début de cette histoire ; jamais il n'aurait pu imaginer une seconde qu'elle finirait par l'emmener à cet endroit précis : ici même." p. 674
"Et si tu crois en toi, alors tu es obligé de croire en la nécessité de maintenir la structure sociale qui te permet de profiter de ton propre mode de vie." p. 240
"Comment il disait le poète, déjà ? <<Les minutes traînent, les heures filent, les années s'envolent, les décennies assomment. Le printemps nous charme, l'été nous enchante, l'automne nous comble, l'hiver nous tue.>>" p. 147-148

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