mardi 31 juillet 2012

L'Heure trouble de Johan Theorin

★★★★☆ 

"A l'heure trouble, entre chien et loup, un enfant disparaît sans laisser de trace dans les brouillards d'une petite île de la Baltique. Vingt ans plus tard, une de ses chaussures est mystérieusement adressée à son grand-père. Qui a intérêt à relancer l'affaire ? et pourquoi toutes les pistes conduisent-elles à un criminel mort depuis longtemps ?
Dans une oppressante atmosphère de huis clos, une histoire de deuil, d'oubli et de pardon, hantée par les ombres du passé.

Numéro un des ventes en suède, déjà traduit dans une dizaine de pays, ce suspense complexe et envoûtant a été élu meilleur roman policier suédois 2007 par la Swedish Academy of Crime."[résumé éditeur, coll. Thriller, chez Livre de Poche n°32118, impr. 2012, isbn : 978.2.253.15845.5]


Nous voici de retour sur l'île d'Öland, mais au début de l'automne.Même si les livres se lisent séparement, celui-ci se place chronologiquement avant l'Echo des morts qui lui a lieu au fin fond de l'hiver suédois. Apparemment, Johan Theorin nous fait un roman par saison, un peu comme son compatriote Mons Kallentoft.
L'héroïne est une femme très abîmée par une histoire tragique : Julia Davidsson, deuxième fille de Gerlof Davidsson a perdu son jeune fils de 6 ans vingt ans plus tôt, dans des circonstances indéterminées. en profonde dépression, à la limite de l'alcoolisme, elle se laisse mourir à petit feu, incapable de surmonter cette perte. Son vieux père Gerlof, resté en maison de retraite sur son île d'Öland natale, l'appelle et la fait revenir sur les lieux suite à la mystérieuse réception d'un nouvel indice : une sandale.
Cette affaire, a toujours suscité les conversations sur l'île, entre les vieux habitants permanents... Tout comme auparavant le faisaient les vieilles histoires de fantômes racontées par leur aînés, au moment de l'heure trouble, quand il ne fait pas tout à fait nuit, mais plus tout à fait jour. Gerlof a des pistes, et donne ainsi une nouvelle raison de vivre à Julia. Celle-ci sort plus forte au fil des pages, prête à entrevoir la vérité.
En parallèle, l'auteur nous fait suivre le parcours de Nils Kant, garçon colérique et perturbé, trop couvé par sa mère... Accusé d'avoir tué plusieurs personnes dans sa jeunesse, il fuit vers l'Amérique du Sud, et ne reviendra sur Öland que dans un cercueil des décennies plus tard, dix ans avant la disparition du petit Jens Davidsson. Pourtant, plusieurs insulaires ne sont pas convaincus de sa mort, et Gerlof le soupçonne d'être mêlé à la disparition de son petit-fils.
En lisant la jeunesse de Nils Kant, sa fuite, sa mélancolie de son île, il est difficile de ne pas s'attacher au caractère très humain de ce mauvais garçon...

Au fond, qui est vraiment coupable ?
"Seuls les morts connaissent la paix, dit Ljunger d'une voix calme. La mort est rude, mais généreuse, alors chante, ohé... c'est de Dan Andersson, si tu ne savais pas." p. 493

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